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Triade 21

Durant toute cette évolution, la présence de Dieu, donc du sens (par opposition au chaos qui ne pourrait manquer de procéder du néant ou du hasard si celui-ci existait) se manifeste pour partager la souffrance des êtres et l'amoindrir si c'est possible, pour donner de l'Amour à chaque être (par la faculté d'aimer et d'être aimé), de façon équitable au fur et à mesure du développement de la conscience affective et enfin pour guider les êtres vers l'accomplissement qui est Dieu lui-même.

Triade 22

Dans l'univers, l'évolution consiste à développer la forme et donc à utiliser la matière pour se constituer, développer l'intelligence et la connaissance, connaissant toutes ces choses, se libérer de l'attachement et du mal pour aller vers l'accomplissement qui est la finalité de tout être vivant. Ce parcours est nécessaire pour tous et même pour la divinité car, sans cela, aucune plénitude n'est possible.

Triade 23

L'homme, en tant que créature limitée, périssable, assujettie à la nécessité et aux maux qui en découlent, comme toutes les créatures terrestres, souffre.

Néanmoins, par son raisonnement et son intelligence, par l'exercice de l'Amour et de la compassion, il peut diminuer la souffrance physique, morale et spirituelle.

Une des caractéristiques de nos sociétés est de posséder une organisation sociale et matérielle qui a pour but de diminuer la misère physique et morale, de soigner les maladies et de permettre à chacun de développer une vie intéressante en fonction de ses capacités propres. C'est en tout cas le but affiché de certaines de nos institutions.

La souffrance reste pourtant inévitable et comme elle est subjective et relative, elle est et sera toujours intolérable pour celui qui la subit. Ainsi, la souffrance physique endurée par un humain vivant aujourd'hui dans un pays en paix, à l'abri du besoin, protégé de la misère et soigné est-elle infiniment moindre que celle endurée par un humain de n'importe quelle époque de la terre, survivant sans aide d'aucune sorte, mourant de blessure, de maladie ou de famine et ayant une espérance de vie réduite de moitié par rapport à la nôtre ; Et malgré cela, elle reste insupportable.

La raison à ce fait est entièrement spirituelle car la souffrance est spirituelle. En effet, une très grande part de la souffrance objective subie par l'humanité et au-delà, par la terre tout entière est provoquée par l'homme lui-même, consciemment ou inconsciemment, que ce soit au niveau individuel ou collectif. Il suffit pour s'en rendre compte de regarder autour de soi et de mesurer la quantité de souffrance qui aurait pu être évitée, simplement par l'application d'une morale humaine qui existe dans toutes les philosophies.

Mais le problème de la souffrance est et reste très complexe, car malgré tout ce qui a pu être dit, écrit, enseigné par les religions, morales, etc.., il semble que rien ne change et que l'homme reste la première et plus grande cause de sa propre souffrance et de celle des autres. Pourquoi un homme en bonne santé et ayant une bonne hérédité, plutôt que de consacrer sa force et sa vitalité à développer, à enrichir la vie, à soigner si tel est son sens, se détruit-il souvent par des comportements d'alcoolisme ou de tabagisme par exemple ? Pourquoi les hommes trouvent-ils plus "intéressant" ou plus valorisant de se faire la guerre ou de dominer d'autres peuples que ce soit économiquement ou militairement plutôt que de se développer ensemble, d'échanger, de se favoriser mutuellement en respectant les différences de chacun ?

Mais il est encore trop superficiel d'exprimer ainsi les choses. En effet, un humain en bonne santé, n'ayant pas de difficulté matérielle particulière, vivant dans un pays en paix et correctement développé, ayant un bon équilibre affectif évitera-t-il pour autant la souffrance ? Il semble bien que dans un grand nombre de cas, pour ne pas dire la quasi-totalité, la réponse soit non, malheureusement. La réponse à cet épineux problème, ne peut être que spirituelle. De quoi, en effet, cet humain matériellement et affectivement si bien doté souffre-t-il ? Pourquoi ne se sent-il pas rempli de joie et de gratitude envers la vie ? Pourquoi va-t-il chercher d'autres sensations, d'autres plaisirs pour remplir le vide qui semble tenailler son cœur ? Cet état permanent d'insatisfaction semble une caractéristique bien humaine. Les animaux ne paraissent pas la partager avec nous.

Nous sommes comme exilés, exclus de la maison de notre famille, nous nous sentons séparés les uns des autres et de la vie qui nous entoure.

Malheureusement, les spiritualités les plus partagées sur terre, à l'heure actuelle, n'incitent pas à la réintégration dans le sens de la vie, mais plutôt à la recherche d'un ailleurs, d'une désincarnation. De même, la recherche d'une satisfaction matérialiste de nos désirs, telle que nous le propose la société de consommation ne peut en aucun cas apporter une réponse à cette souffrance. Elle ne fait que repousser un peu plus loin dans le temps le sentiment d'insatisfaction et le désir ne manquera pas de réapparaître dès que la sensation de plaisir s'émoussant, le vide reprendra sa place dans le cœur de la personne. De plus la satisfaction des désirs des uns ne manque pas de s'accompagner de la spoliation et de la frustration des autres (lorsque ce n'est pas encore pire, c'est-à-dire, l'esclavage, l'anéantissement culturel, matériel et personnel de ceux qui n'ont pas accès au pouvoir et à la richesse) ce qui ne fait qu'augmenter la souffrance de l'humanité et qui, par retour de bâton, ne manquera d'augmenter celle des premiers. Ainsi en a t'il toujours été dans l'histoire des hommes et ainsi en sera t'il toujours.

Pour sortir de la souffrance, nous devons changer et c'est la seconde de nos obligations liées à l'état humain.

Nous devons retrouver le chemin de la maison, le chemin qui nous réintègre à la vie et à notre corps. Par la compréhension et la remémoration de nos existences passées, nous devons élucider le mystère de notre mort et ainsi quitter la peur qui nous empêche de vivre ; Par le contentement et le détachement, nous devons nous dégager de l'attirance toujours plus forte envers des possessions matérielles inutiles ; Par l'effacement, nous devons ôter le poids de nos actions passées et ainsi retrouver la légèreté de notre cœur ; Par la méditation, nous devons retrouver le calme, la tranquillité mentale, dans le « vide » de notre cœur ; Enfin par la reconnaissance de la divinité de notre corps et de la nature qui l'a créé, nous devons rentrer dans l'état d'Amour et de béatitude qui est celui de l'humanité dans le cercle de Gwenved.

Il ne nous restera alors plus qu'à soulager les "petites" misères de la vie par l'exercice de la compassion et il ne nous restera alors plus qu'à choisir pour chacun de nos actes, celui qui inspiré par l'Amour et la compassion et non plus par la cupidité ou la nécessité, donnera à chaque instant, plus de vie, plus de bonheur et plus d'amour autour de nous.

Et cela restera pour l'éternité la troisième obligation de l'être humain.

Triade 24

L'humanité est située dans une position charnière qui lui permet par ses actes, ses choix, d'évoluer ou non. Et elle en garde l'entière liberté.

L'être humain naît dans Abred et obéit dès lors à ses lois, mais il est susceptible au cours d'une incarnation, d'évoluer et ainsi de passer la frontière, de changer d'état de conscience et ainsi d'évoluer dorénavant dans le cercle de Gwenved. Nous venons de voir, dans l'étude de la triade précédente de quelle manière cela peut s'effectuer.

Triade 25

Par contre, certains comportements ramènent inexorablement dans le cercle d'Abred ou, plus exactement, l'empêchent d'en sortir. Il ne s'agit pas là d'un jugement car ces deux états sont également nécessaires et l'évolution de l'un dans l'autre reste de la liberté de chacun (à condition, bien entendu, d'en avoir la connaissance). Par contre, en pratique, la conséquence en est la prolongation de la souffrance, ce qui n'est pas anodin.

Ces comportements sont :



Pourtant, il ne s'agit que d'un retard, la personne n'est pas encore prête, elle n'a pas encore compris le sens et elle a fait le mauvais choix. Elle reprend le cours de son évolution lors des incarnations suivantes, en fonction du poids de ses actes et de leur répercussion sur sa conscience (c'est ce qui est indiqué par "jusqu'à son analogue").

Triade 26

En ce qui concerne cette triade et la précédente, une explication sur les lois du karma est indispensable. En effet, si l'on admet le principe de la transmigration, on comprend bien que par ses actes la personne oriente, d'une part l'évolution de sa conscience et d'autre part, ses propres processus de réincarnation. Mais, si le simple bon sens peut saisir cela, il est par contre plus difficile de comprendre quels sont les processus mis en jeu et quelles sont les conséquences de tel ou tel type de faute telles qu'elles sont sommairement décrites par ces deux triades.

Tout d'abord, il est clair que le processus de transmigration et de réincarnation est à la base de la vision de la vie développée par ce texte. C'est à travers ces processus que se développe la conscience individuelle et la possibilité à long terme d'évoluer d'un état de conscience dans un autre.

En effet, chaque vie représente une expérience et la liberté à ce niveau est totale, ce qui signifie que même des actes totalement contraires à la vie et aux bases des qualités divines sont possibles et, au premier degré, tolérés. En d'autres termes, la foudre de la colère divine ne s'abat pas sur celui qui a "contrevenu" aux "lois". Par contre, les effets de tels actes sur la conscience sont loin d'être anodins et la souffrance qui en résulte doit permettre au final une évolution de la compréhension et un choix de plus en plus motivé des actes qui ont un sens.

C'est au niveau de la conscience dans le temps de l'après-mort (ou Bardö) que se joue cet équilibre. Dans ce théâtre, les actes d'une vie sont regardés et compris, au travers d'une conscience moins entravée, plus aiguisée. Elle est en effet moins limitée par les contingences matérielles et plus proches de sa source qu'est l'esprit divin universellement bon. Les actes sont pesés, leurs conséquences sont éprouvées et la personne a la faculté d'effacer plus ou moins totalement les conséquences des épreuves qu'elle a souffert sans en être responsable et la possibilité et le choix d'être mis en situation dans sa vie future de réparer les souffrances qu'elle a pu causer aux autres.

Ce qui est certain, c'est que le passage dans l'état de félicité est impossible tant que les actes, qu'ils aient été subits ou causés n'ont pas été pardonnés. Le coupable doit demander pardon et la victime doit pardonner. Tant que cela n'a pas été fait, l'acte n'est pas totalement effacé et pèse dans la conscience. De ce fait, le bourreau et sa victime sont malheureusement enchaînés à la souffrance et c'est ce qui pèse aujourd'hui très lourd que ce soit au niveau individuel ou collectif. Les comportements vis à vis du pardon et de la contrition sont, liés à l'orgueil, très complexes dans la psychologie humaine, que ce soit dans l'état de conscience ordinaire ou dans celui de l'après mort (même si ce dernier peut être un peu plus ouvert comme nous l'avons dit) et l'attachement à la souffrance, parfois totalement pathologique, peut néanmoins être expliqué par l'importance des dégâts psychiques provoqués par l'état de victime qui paye deux fois ce dont elle n'est pas coupable. Et c'est un prix extrêmement lourd qui laisse dans la conscience des trous béants et empêche la personne d'évoluer. Par contre, cette souffrance, lorsqu'elle est comprise, prise en compte et soignée par autant de présence et d'amour, donne à la personne un très grand pouvoir spirituel qui peut faire bouger la conscience collective et ainsi faire progresser l'humanité toute entière.

Dans l'état de l'après mort, la personne projetant ses actes passés dans le théâtre de sa conscience, sous une forme plus ou moins symbolique, comme dans les rêves, en conçoit une attirance ou une frayeur qui la font bouger, évoluer. La plupart du temps cette évolution est incontrôlée car ces mécanismes restent inconscients.
Au final, elle va s'orienter vers une réincarnation qui correspond à son état d'esprit. La croyance dans la possibilité de réincarnation dans des états non-humain (animaux par exemple), n'a aucune réalité, en effet les animaux n'ont pas plus de qualité ni de défauts spirituels que les humains et leur évolution obéit également à une logique qui leur appartient et qu'il ne faut en aucun cas confondre avec la nôtre. Il faut donc interpréter d'une manière différente les sentences de la Triade 26. "Par orgueil jusqu'en Annwn", ce qui signifie que l'orgueil appelle un abaissement ; et "par son caractère impitoyable, jusqu’au degré d’animalité correspondant" qui ne peut pour moi être interprété littéralement mais qui signifie que ce type de comportement anti-spirituel ne peut amener vers un éclaircissement mais plutôt vers des situations dans lesquelles prédominent l'instinct de territoire et l'appropriation au dépend des autres de tout objet de désir. Ce type de comportement est en effet partagé avec les animaux car dans les situations naturelles, il conditionne la survie. Ce qui en fait une fermeture est le fait que dans une situation sociale stable, ce n'est plus une question de survie mais de domination qui est en jeu. Ainsi, ce qui était une nécessité dans Abred, devient un obstacle pour accéder à Gwenved.