Ces fêtes sont les plus chtoniennes, reliées aux forces profondes de la Terre, de la Nature et ses cycles. Archétype : Le Dragon qui dort, qui se réveille, qui crache son feu, qui est repu.
C'est le début de la saison sombre, prologue de l'obscurité. L'année celtique, selon un calendrier luni-solaire, est divisée en 2 grandes saisons : L'hiver et l'été. Samain est le premier jour de l'année celtique : Il marque la fermeture de l'année écoulée et l'ouverture de la nouvelle. Vient de « Sam » : l'été. Samain est à la fois engagé dans l'hiver proche et l'été qui s'achève ; c'est un « résumé » de l'été, il en marque la clôture ;
Samain est la clôture mais c'est aussi le point de départ de l'année et c'est la fête de
connexion entre les mondes.
(Dans la religion catholique, ont été superposées à cette date
la Toussaint le 1er et la fête des morts le 2 novembre) Ce jour là une ouverture se crée entre les 2 mondes : celui des vivants et celui des morts ;
Cette porte est ouverte pour que le contact soit possible, dans les deux sens ; c'est un moment
privilégié de communion entre les vivants et les morts : Tous sont invités au banquet.
Dans les textes gallois, lorsqu'il y a visite d'un héros dans l'autre monde, c'est au moment de
Samain :
C'est le moment de l'intervention des puissances dans le monde des humains, et de l'intervention
des humains dans le monde des dieux.
Les morts auxquels ont s'adresse plus particulièrement sont nos « proches », ceux qui appartiennent
à notre sphère de conscience.
C'est un sacrilège de s'engager dans un conflit durant cette période ; le festin doit être
pacifique, faute de quoi des catastrophes surviennent.
Samain est donc la charnière entre deux années, et entre deux mondes.
Au moment de Samain, l'éternité du Sid (ou Sidh) pénètre le temps et en suspend le cours :
Un jour, un an, et l'éternité, sont perçus comme étant la même chose ;
Cette suppression du temps annihile les différences entre les mondes : le Sid est partout présent.
Comme toutes les fêtes pré-chrétiennes, Samain dure plus d'une journée : La fête débute 3 jours
avant et se prolonge trois jours après.
Il est bon durant ces journées de penser aux siens défunts, de prier pour eux et de s'ouvrir afin
de recevoir leur aide et leurs communications, à travers les rêves ou la méditation.
Durant Samain, il n'est pas rare que souffle un vent de Nord-Ouest, en provenance du monde des morts.
Le culte des morts, c'est aussi le culte des anciens, le rappel du respect qui leur est dû, et de
la responsabilité d'appartenir à une lignée.
Samain est une fête « d'obligation » : On ne peut s'abstenir d'assister au banquet, il est dit qu'une
punition mortelle frapperait ceux qui n'honorent pas la fête.
Dans la société celtique, les druides sont responsables non seulement de l'ordre religieux, mais de la structure sociale toute entière ; celle-ci ne constitue pas un système pyramidal et hiérarchique, mais repose sur trois fonctions sociales complémentaires et interdépendantes : Sacerdotale (druides), militaire (guerriers) et productive (artisans et paysans)
La fête de Samain revêt trois aspects (c'est une fête « tri-fonctionnelle »):
Le roi préside à Samain en tant que représentant de la justice et responsable de la prospérité de son peuple. Dans certaines épopées irlandaises, le roi est décrit servant lui-même ses convives ; L'ivresse est un moyen d'approcher les dieux : l'hydromel, (la « boisson des dieux »), est la boisson des druides, la bière la boisson des guerriers, et de tous.
Au moment de Samain les vivants et les morts, les humains et les dieux, peuvent se réunir et festoyer ensemble au même grand banquet, dans un temps suspendu.
C'est le temps de l'année où toute chose retourne à la terre. Les herbes sèchent se couchent, les feuilles des arbres tombent, la sève retourne dans la racine, les fruits sont rentrés pour être conservés. L'esprit retourne également vers la profondeur et c'est le moment où les énergies peuvent changer d'orientation, où les vieilles manifestations peuvent être ramenées à leur cause et éliminées si elles n'ont plus de nécessité. Les anciens conflits doivent être résolus et c'est le sens des juridictions druidiques à ces périodes.
Par la méditation, l'esprit retournant dans le terreau de sa cause efface le passé et rencontre le futur sous sa forme non-manifestée. Suivant l'état de conscience, l'inspiration peut venir du monde des ancêtres (proximité du monde des morts) mais aussi du monde spirituel, le Gwenved puisque tous mondes sont alors en conjonction et en ouverture ; Les inspirations des ancêtres étant plutôt celles du maintien des traditions et de la continuité des sociétés, l'inspiration spirituelle est celle du renouveau plus en rapport avec les nécessités de notre temps.
Purification au sortir des rigueurs de l'hiver. Pour les animaux après le repos et
l'hibernation : la toilette.
Il existe peu de traces de cette fête celtique.
Dans la religion catholique, cette fête correspond à la fête de sainte Brigitte.
(Sainte Brigitte -historique- a fondé le 1er monastère de femmes à Kildar, Irlande : Le
monastère du chêne.)
Birgid est également une déesse celtique pré-chrétienne, mère de tous les dieux.
Il y a une capacité fécondante, procréatrice, inhérente à la divinité féminine, au féminin sacré.
Imbolc pourrait être une fête en l'honneur de la Mère Divine.
C'est un rituel coutumier, domestique (tradition de la veillée). On lave son corps et sa maison, on célèbre et favorise l'abondance. Imbolc est très proche de la date de la chandeleur, de mardi-gras ; Un grand nombre de traditions et rites populaires sont associés à cette période : Rite de la purification annuelle des maisons.
C'est également la période des naissances des animaux des troupeaux (agneaux, chevreaux) et
aussi chez les cervidés sauvages.
Les petits, allaités par leur mère résistent au gel et croissent
pour être prêts à brouter dès la première pousse d'herbe au printemps. De même que la lumière
solaire commence à croître, les premiers bourgeons et les premières pousses sortent de terre :
perce-neiges, jonquilles.
Il s'agit donc de la fête de l'éclosion, de la poussée du germe ; l'intention posée dans la
période sombre (non-manifestée) puis incarnée en temps que germe dans la période du solstice
vient dans sa première manifestation. D'où l'importance du lavement, de la purification qui
permet au reliquat des vielles peaux et vielles écorces de laisser la place à la nouvelle
lumière, au nouveau germe.
Les feux de Beltain sont un grand rituel célébrés dans tout le monde celtique ;
La fête dure les trois jours précédant et les trois jours suivant le 1er Mai ;
Ce jour là, l'Irlande toute entière s'illuminait, à partir du premier feu allumé à Tara, la capitale.
Beltain est symétrique à Samain : Beltain marque le commencement de l'été, qui durera jusqu'à Samain,
début de l'hiver s'achevant à Beltain.
Beltain est une fête sacerdotale : Les druides y officient seuls. (Contrairement à Samain,
fête tri-fonctionnelle)
L'atmosphère de Beltain est principalement religieuse ; c'est la fête de l'exaltation du feu,
élément druidique par excellence, et son pouvoir guérisseur.
Ce jour là, on fait passer les troupeaux à travers le feu, pour protection et assainissement.
Beltain est la fête de changement du rythme de vie (de l'hivernal vers l'estival) ; c'est le
moment de basculement.
Ainsi Beltain marque l'ouverture de la saison guerrière, pour les guerriers, et de la saison
agricole pour les plébéiens.
C'est le moment du paiement des droits et de la cueillette des plantes.
Le Feu et l'Eau étant considérés comme des éléments magiques, il faut à tout prix respecter et éviter ces forces surnaturelles durant la nuit de Beltain.
Il s'agit de la fête de la floraison. Floraison en particulier des arbres et donc du pommier. La manifestation de nos intentions se dévoile pleinement et tourne sa face resplendissante vers l'astre solaire. La fleur de pommier est le symbole de la perfection d'Avallon, symbole de la beauté et de la fragilité de Gwenved, famille des rosacées, famille des plantes de la révélation et de l'incarnation spirituelle, fleur en forme de pentagramme, symbole de l'humain. C'est la fête où l'on redit la nature réelle de l'être humain et de l'être tout entier qui est spirituelle et où on jouit de cet état de grâce dans lequel toute la création en accord profond en Avallon dit « OUI » à l'Amour de tout Amour et à la vie.
Lugnasad est une fête divine, royale et perpétuelle, et c'est une fête d'obligation ;
Lug est le Dieu celtique, père de la race ; il est le polytechnicien, le Dieu représentant
sur terre la grande Déesse-Mère (en Irlande, la souveraine est une femme)
Lug correspond à Adam : C'est un Dieu adamique, à forme humaine, honoré à travers le roi.
Le roi devait donc refléter les qualités de Lug, dans ses expressions humaines les plus raffinées.
Ainsi la présence royale garantissait la paix et l'abondance.
Lugnasad est une fête de jeûne plutôt que de festins ;
C'est une journée d'amitié, de paix, de pureté morale et d'expression artistique ; Ce jour,
les bardes interviennent pour chanter les épopées des héros ;
Il est interdit d'y faire usage d'une lance, en dehors des jeux organisés : On est sous la
protection du roi ; Les vassaux sont passifs, et non guerriers.
Lugnasad est une fête d'abondance, dans tous les sens du terme, y compris dans les expressions de
la culture.
C'est le temps des marchés, où sont exposées les récoltes ; le début de l'automne, durant lequel
on profite de l'abondance ;
Il règne durant Lugnasad une atmosphère de gaité générale ; des réunions ont lieu en plein air,
il y a de la musique, de la poésie ; les repas sont pris en commun, des jeux sont organisés,
des arrangements sont faits, des mariages célébrés ;
Lugnasad n'est donc pas une fête sacerdotale, non plus qu'une fête agraire : C'est la fête du roi.
Sur le plan du cycle de la nature, cette fête correspond à la maturité et
donc à la fructification des fruits et des graines. On compte, on quantifie les récoltes, on tire
les bilans de ce que l'année a apporté. On commence aussi à trier à évaluer ce que les
énergies et les actes ont amené ce qui prendra tout son sens au moment de la fête de Samain.
C'est aussi un moment d'exultation dans l'abondance et la gratitude de tous les bienfaits
des présents de la nature.
C'est enfin le moment de bénédiction
des terres et des semences qui porteront l'espoir des futures récoltes et du monde nouveau
à venir.