L'Ordre monastique d'Avallon a été fondé en 1970 par l'Abbé Herri Hillion, Daniel Razin et moi-Même, Jacques Dubreuil (1), avec la bénédiction de l'archevêque Iltud, Michel Raoult, qui a transmis à Herri Hillion la plénitude du sacerdoce pour lui-même et pour ses successeurs avec mission de fonder un ordre monastique et sacerdotal pour les temps nouveaux.
Herri, Jacques et Daniel étaient membres du clergé de l'Eglise orthodoxe celtique d'Avalon-Glastonbury et uvraient au sein de l'Ordre de saint Colomban avant de fonder Avallon. L'Ordre monastique devint rapidement l'Ordre d'Avallon tout court car sa vocation n'était pas exclusivement monastique mais sacerdotale essentiellement. Les moines sacerdotes d'Avallon ne devaient plus uniquement se consacrer à la quête spirituelle d'Avallon pour eux-mêmes mais se consacrer à une mission sacerdotale à la fois traditionnelle et très nouvelle :
En effet, dès le début, la mission sacerdotale d'Avallon comprenait les sacrements traditionnels de l'Eglise chrétienne universelle dans laquelle elle s'inscrit: l'ondoiement des enfants, l'immersion des adultes, l'enseignement dans la foi des enfants et des adultes, l'Eucharistie, le mariage, l'imposition des mains aux malades, l'extrême onction, l'accompagnement des trépassés, l'exorcisme et la purification. Elle comprenait aussi des compétences nouvelles telles la restauration du sacré dans la nature, les lieux, les éléments, les plantes et les êtres vivants en général à la fois par le rite, la prise de conscience mais aussi par l'application pratique de cette vision sacrée à l'art thérapeutique, aux plantes, aux aliments, donnant ainsi naissance à une voie thérapeutique et à une agriculture nouvelles intégrant cette donnée aussi spirituelle qu'écologique.
Les moines d'Avallon se mêlent donc de spiritualité et de sens du sacré mais aussi de plantes, de guérison par les plantes, d'agriculture sacrée, de guérison par l'aliment, d'environnement, de beauté, d'art et de tout ce qui fait la joie du monde.
Notre but est
de faire de notre bonne vieille terre un lieu à l'image
du monde spirituel, de la terre d'Avallon, un monde où
tous les êtres puissent se développer en harmonie et
en paix avec les autres, où les humains peuvent jouir de la
vie sans la détruire et réaliser leur quête du
Soi en toute sérénité.
Cette dernière
partie de la mission rejoint la tradition
préchrétienne de nos ancêtres, la philosophie
druidique héritière elle-même de nos lointains
ancêtres indo-européens.
La nature toute entière
et la vie est porteuse du divin, les corps le sont aussi et la
venue du Christ parmi nous, incorporé en nous par son
sacrifice, est synonyme de restauration de ce message en chacun
d'entre-nous et en chaque chose, de restauration de la
conscience de l'unité primordiale que confère sa
présence.
La quête spirituelle de chacun ne cesse pas pour autant.
L'ancien reste un moine (3), la recherche individuelle du
divin en nous, la quête de la voie par soi-même, dans
la solitude du coeur reste la loi.
L'ancien doit gravir les
degrés intérieurs qui le mènent à
s'identifier à la lumière, par la grâce du
fils de Dieu et celle de son Awen (l'Esprit saint,
l'amour universel dans notre tradition). L'ancien doit
s'abandonner de plus en plus à sa nature divine et
entrer dans le Gwenved (littéralement « le monde
blanc » au sens de sacré), où la ronde des
naissances et des morts successives trouvent enfin leur
accomplissement dans la lumière de l'intemporel.
Nous
accordons beaucoup d'importance au soutien de la terre mère qui fonde notre corps chaque jour,
à la présence
des « Guides », des êtres spirituels
qui nous élèvent, qui nous aident et qui, en d'autres temps ont suivi, comme nous,
le chemin de
l'évolution vers le Gwenved.
Nos rites sont des
fêtes à la gloire de la vie, du cosmos, des
étoiles et du fils de Dieu. Nous les célébrons
dans les grands moments de la vie que sont les solstices et les
équinoxes, les saisons de la terre, du soleil et de la lune.
Nous célébrons la résurrection du Christ de
tout Amour à l'heure de la Pâques celtique, la
fête des ancêtres et des morts le premier novembre, la
fête de tout ce qui est vivant le premier mai.
Notre rite
principal est l'Eucharistie, la célébration de
la communion et de la fraternité de tous les êtres
dans le grand arbre de la vie, la célébration de
l'unité de tous les êtres en un seul corps et une
seule âme au sein desquels nul ne se perd jamais et tous se
créent à l'infini.
Toutes nos prières
prennent corps dans cette unité et concourent à cette
uvre d'unification. Nous célébrons par
cette Eucharistie le Dieu qui a pris sa place en nous, qui
s'est incorporé corps et âme à notre
substance humaine pour nous guérir si nous le souhaitons et
faire mûrir, le jour venu, le germe de notre corps spirituel.
Un immense bonheur jaillit de cette unité, de la
reconnaissance de cette unité, d'être enfin au
monde, dans la grande maison de l'universel, libres et
émerveillés.
Nos anges sont de compassion et
d'amour, de patience et persévérance, de joie de
vivre et d'abondance, de confiance et de pardon, de courage et
de droiture. Ils sont la lumière qui éclaire ce monde
où la foi est si faible et la peur si grande.
Nos sources
d'inspiration spirituelles sont bien sûr les
évangiles (toutes les évangiles), d'anciens
textes druidiques comme les triades bardiques mais aussi de
nombreux autres textes appartenant aux traditions spirituelles de
toute l'humanité (Védas, Yoga sutras, Bardo
Thodol, textes coraniques etc
) mais aussi tout ce qui a
touché nos âmes et nos curs, tout ce qui est
né de la belle inspiration,
de l'Awen.